Au sortir de la première guerre mondiale, l'Europe est saignée à blanc, ruinée, ravagée, martyrisée, à reconstruire. Au cours de ces quatre années, la dépense publique en armement a été colossale, faisant définitivement basculer le vieux continent dans l'ère industrielle du XXème siècle. Mécanique, aéronautique, chimie, et radioélectricité ont été révolutionnées et sont alors prêtes à déferler sur un monde avide de renouveau, de progrès et d'espoir.
C'est en 1921 que la libéralisation des ondes permet au "grand public" d'accéder aux premières émissions radiophoniques. En pratique,
ce nouveau divertissement, coûteux, très scientifique, n'est accessible qu'à une élite, tandis que les bricoleurs démobilisés des Transmissions ont accès aux ondes courtes jugées non stratégiques ... Les anciens du 8ème RT (fort du Mont Valérien à Suresnes) ont conservé le virus de la radio (et de la
colombophilie!) devenant les pionniers civils de la discipline: les radioamateurs (préfixe indicatif 8). Leur publication, le "Journal des 8", est l'ancètre de la revue du REF (Réseau des Emetteurs Français) toujours publiée.
Rareté des constructeurs oblige, la démocratisation de la radioélectricité passe alors par une étape de vulgarisation préalable dont la presse est le vecteur. Ainsi nait, en mars 1924, la revue Le QST français, la première destinée aux amateurs de radio, permettant de mener à bien la construction d'un poste récepteur, sans connaissances préalables.
Voici donc quelques pages du numéro 2 de cette revue, luxueuse, d'un grand format, inspirée de celle des radioamateurs américains de l'ARRL. Le terme QST provient du
code Q, toujours en vigueur, qui raccourcit le temps de transmission en Morse.
Nous présenterons quelques morceaux choisis de cette belle revue qui a donc un siècle cette année.